XII LE PENDU
-Arrêt, méditation, don de soi-
Le Pendu indique un état d’accumulation, d’arrêt et de réclusion. Comme La Papesse, il s’est écarté du monde des humains, auquel il n’est plus relié que par les cordes qui l’attachent, entre les deux arbres qui le soutiennent.(…)
Le Pendu obéit à l’attraction vers le bas des les abîmes de l’inconscient.
Si La Papesse est mère, Le Pendu est fils. On peut imaginer Le Pendu en gestation dans l’œuf de l’Arcane II. Suspendu entre ciel et terre, il attend de naître.(…)
On peut voir dans le renversement de son corps physique , un renversement du regard et des perspectives : l’intellect est mis à bas, le rationnel cesse de dominer la conduite cependant que l’esprit se rend réceptif. Le point de vue sur le monde change. On se détache d’une vision du monde héritée de l’enfance, avec son cortège d’illusions et de projections, pour entrer dans sa propre vérité essentielle.
La position du personnage, la tête en bas, rappelle celle du fœtus dans le ventre maternel, ce qui pourra inciter le questionnement du consultant sur les circonstances de sa gestation et de sa naissance. l’Arcane évoque les situations névrotiques et les abus qui nous laissent pendus, impuissants et sacrifiés, cachant des secrets honteux.
Cette carte exprimera parfois la culpabilité, les crimes imaginaires et le châtiment que l’on s’impose, ou encore le sacrifice auquel on se sent condamné.(…)
Dans une lecture
Cette carte indique un moment d’arrêt, que l’on peut mettre à profit pour approfondir ses projets, sa connaissance de soi, son travail intérieur. Elle peut aussi faire référence à un blocage, à une incapacité d’agir. Souvent, elle signalera que ce n’est pas le moment de faire un choix, que la situation ou notre propre regard a besoin de mûrir encore.
Et si Le Pendu parlait…
Je suis dans cette position parce que je le veux. Sans abandonner le monde, je me suis retiré de lui. Avec moi vous pouvez trouver la volonté d’entrer dans l’état ou il n’y plus de volonté. Ou les mots, les émotions, les relations, les désir, les besoin ne vous attachent plus. Pour me détacher, j’ai coupé tous les liens sauf celui qui m’unit à la Conscience.
« J’ai la sensation de tomber éternellement vers moi-même.(…) A une distance infinie de la rivière des désirs, je ne connais que l’indifférence.
« Je traverse la douleur pour trouver la force du sacrifice. Je ne possède rien, je ne connais rien, je ne sais rien, je ne veux rien, je ne peux rien.(…)
« Je suis l’air pur qui chasse les atmosphères empoisonnées. (…) Je deviens la douceur paisible dans toute douleur, l’incessante gratitude, la porte qui conduit les victimes à l’extase. Le chemin en pente par lequel on se glisse vers le haut. La lumière vive qui circule dans l’obscurité du sang. »
Extrait du livre d’Alexandro Jodorowsky « La voie du tarot » Edition Albin Michel.